mardi 31 mai 2016

Ma meilleure ennemie

Ils sont là, les deux kinder delice engloutis et la culpabilisation.


Ce soir j'ai envie de parler de tout autre chose, pas de maternité, pas de grossesse, non quelque chose avec lequel je vis, contre laquelle je me suis battue. J'ai gagné une belle bataille ,mais pas la guerre.


135 kilos, 1m60. 
C'etait moi. Obésité morbide. C’était moi
J'avais 20 ans, et il fallait faire bouger les choses. Seule je n'y arrivais pas. Les régimes n'y pouvaient rien non plus.
 J'étais la, avec mon poids. La bonne copine à qui l'on dit : "non mais toi c'est pas grave, tu as un beau visage". Mais si, c'est grave de peser 135 kilos, de marcher 10 mètres et de transpirer comme un bœuf, de ne pas pouvoir courir après mon train en sortant de la fac et de rentrer seule puisque les copines, elles ont réussi à l'avoir ce fichu train. Et puis c'est grave de ne pas se trouver belle.
Malgré tout j'avais déjà l'homme dans ma vie, puisque lui me trouvait belle avec mes 135 kilos.




Un jour je me suis décidée. Il était temps que je mène mon combat contre ce corps qui me faisait souffrir. J'ai alors démarré un processus pour bénéficier d'un bypass. Les démarches ont été longues, c'est un projet qui se réfléchi. Je compare souvent ça à une grossesse d'autant que dans mon cas, il c'est passé 9 mois entre mon premier rendez vous et mon opération.

12 juillet 2010.
 Me voila Bypassée. Après de nombreuses heures sur la table d'opération, à mon réveil, je n’étais plus la même.
Ma vie allait pouvoir commencer.
Tout c'est très vite enchaîné. En 6 mois, j'ai perdu 60 kilos. Sans me priver, sans tabou alimentaire. Une vrai réussite. J’étais fière de ce nouveau corps, imparfait mais qui me plaisait. Je me trouvais pulpeuse et jolie, j'osais même les deux pièces.



Et puis je suis tomber enceinte, sans aucune difficulté. Les trois premiers mois, j'ai perdu  6 kilos. C’était top, je me disais que mon bypass veillait au grain. 
Et les nausées ont disparu, j'ai pu manger de nouveau et la j'ai pris du poids. Rien d'exceptionnel pour une grossesse. Je ne m'inquiétait pas, mon corps ne me plaisait pas mais finalement c’était surement l’état de grossesse qui ne me plaisait pas.

Lou-Ann est née. Les kilos sont restés, et certains se sont même rajoutés. A vrai dire je ne sais pas vraiment, voila 1 an et demi que je ne me suis pas pesée. 
Et l'engrenage est de retour. Cette bataille constante avec mon cerveau, ce plaisir fou que j'ai à manger autant que je peux détester cette alimentation qui me fait grossir.

Je me rends à l’évidence, les chirurgiens ont soigné mon corps. Mais personne n'a soigné ma tête. Je me suis promis de redevenir la jolie femme qui rentrais dans un petit 44 pour devenir une jolie maman. Au fond, j'ai envie que ma fille soit fière de moi, et que quand je la déposerai le matin au centre de loisirs, je fasse partie de la catégorie des jolies mamans.

J'écris mais c'est un fait, si je ne me fais pas aider, alors je ne deviendrais jamais cette femme épanouie. Ne me parlez pas de volonté. C'est plus profond qu'une simple question de volonté. 



C'est un mal qui me ronge et ce soir j'avais juste besoin d'en parler. 


mercredi 25 mai 2016

Cette période où nous ne faisions qu'un.

Nous nous aimons, c'est indéniable, elle est ma fille, je suis sa mère. 
Ce lien si fort entre elle et moi. Il suffit de nous regarder, on s'aime. 

Elle est partie 4 jours. 4 petits jours et depuis, cet amour, cet attachement s'est décuplé. Nous nous aimions, comme une mère et sa fille. Moi je l'aimais incontestablement de manière excessive ne revenons pas la dessus Mais ma fille m'aimait comme un bébé aime sa maman, ni plus ni moins. 
Oui mais elle est partie. 4 petits jours. 

Depuis son retour, elle n'a d'yeux que pour moi. Je ne ferais pas de fausse modestie, j'ai tant attendu cet amour infini que j'en suis ravie et tant flattée, être aimée par une si jolie personne, comment rêver mieux? 

Le problème, c'est que du coup, l'homme n'a plus beaucoup de place dans ce joli couple que nous formons, Lou-Ann et moi. 
Moi, je sais qu'elle l'aime son papa. Mais lui? comment le rassurer? comment lui faire admettre que ce n'est qu'une phase? que d'ici un an elle ne verra que par lui et aura même de mauvaises intentions (inconscientes bien sur) envers moi? 

Est-ce que j'en fais trop? Est ce que je l'aime vraiment trop? suis-je en train de gâcher cette merveilleuse histoire qu'elle construisait avec son papa? Au fond je ne pense pas, il me semble qu'elle a juste besoin de me retrouver. Mais je doute, suis-je vraiment en train de l'enfermer dans notre amour et d'en faire une enfant sauvage?

Très égoïstement j'ai envie d'en profiter, c'est si bon d’être aimé, d'avoir le sentiment d’être indispensable. 
                                               Il y a Lou-Ann, il y a moi.. et Papa dans tout ça? 


vendredi 20 mai 2016

4 jours de vacances pour Lou-Ann.

8 bodys, 4 pyjamas, 8 hauts, 8 bas, 6 paires de chaussettes...

6h15, un dimanche
Je fais la liste de tout ce que je ne dois pas oublier. Et ça tourne en rond dans ma tête.
Elle part Mardi à 7h. Je serais au travail. Mais serais-je la à son réveil? Est ce qu'elle aura faim à 6h30? Est ce que je dois lui préparer un biberon?

Mardi, 5h30.
Je me réveille, je dois me préparer pour aller au travail. Je fignole les valises de bébé. 
6h30: avant de partir, je me glisse dans sa chambre, elle dort si paisiblement , elle est si belle. Je l'embrasse et je sors.
J'enfile mon manteau et mes yeux se mouillent. Les larmes coulent. Vous savez ce gros chagrin qui fait mal au ventre?
J'ai franchi la porte de la maison et j'ai eu le sentiment qu'on m'arrachait la plus jolie partie de moi.
Comment va t'elle vivre mon absence ? Ce bébé qui a tant besoin de moi. Elle est accroché à moi plus que jamais. Va t'elle comprendre que je ne l'abandonne pas ?
Va t'elle continuer à m'aimer ?

J'ai lu que j'allais la pousser vers une phobie sociale avec toutes mes angoisses. 
Alors que tout le monde se rassure, mon bébé est sociable et va à la Crèche donc voit du monde. Je ne suis pas possessive. Mais oui, j'ai pas mal d’inquiétudes et je gère à ma manière la séparation. Mais je l'ai fait, pour elle, pour nous.
Il n'est pas bon d'émettre des jugements , chaque maman réagit à sa manière , mais chaque maman fait de son mieux. Souvent maladroitement mais on ne peut pas toutes etre des mères parfaites. Moi je n'en suis pas une. J'en fait trop. C'est ainsi. Mais qu'on ne me dise pas que ma fille n'est pas équilibrée.

Mardi soir, l'homme et moi sommes sortis. Une éternité que nous n'étions pas sortis en amoureux. Nous avons passé une bonne soirée .
Mais soyons sincères, nous n'attendons qu'une chose, le retour de notre tornade, notre bouillon d'amour.

Nous sommes vendredi, la journée va être longue. Je n'attends qu'une chose c'est de pouvoir me blottir dans ce cou si parfait, de pouvoir sentir cette odeur qui m'a tant manqué.

Elle est partie, et moi j'ai tenu le coup.




samedi 7 mai 2016

16 mois à trois

Déjà 16 mois. 



Il y a 16 mois, nous devenions parents. Nous avions passés notre premiere nuit en tant que parents. Je n'en revenais pas. Je m’étais préparée à être déçue :le fameux bébé imaginaire vs le bébé de la réalité. Mais non, elle était là, près de moi, ses cheveux bruns, ses yeux bleus, sa bouche en cœur. Elle était exactement le bébé que j'avais imaginé. 
Je me souviens que ma maman trépignait d'impatience de pouvoir venir la rencontrer. La découvrir. Et moi j'avais hâte de pouvoir leur présenter MA merveille. La famille est venue, et une chose est sure, ils sont tous tombés amoureux de ce parfait petit être. 
Ce jour là, j'ai compris qu'elle ne serait qu'amour. 

Depuis, le nourrisson à laisser place à un bébé, qui grandit à une vitesse grand V. J'ai pourtant été très stressée, j'ai beaucoup souffert de ne pas comprendre immédiatement ce que mon bébé essayait de me dire à travers ses pleurs, j'ai parfois espéré qu'elle grandisse vite, qu'elle marche, pour que ce soit plus facile. 



Puis finalement, elle a eu un an, puis elle a marché, et la elle à 16 mois. Je n'ai rien vu passer, parfois je me dis que je n'ai pas su assez profité. 
Et je le regarde, avec son air malicieux, je la regarde courir dans mes bras en éclatant de rires, et je comprends, je comprends que malgré tout ce que je pense avoir raté, pour elle, je suis ( jusqu’à l'adolescence au moins) sa maman d'amour. 
Les enfants ne sont pas ingrats, ils nous aiment pour ce que nous sont. Et j'ai vraiment le sentiment que ma fille m'aime comme je suis, et d'une manière démesurée. Vous savez cet amour, si doux ?

16 mois maintenant que je vis une relation exceptionnelle avec une petite personne encore plus exceptionnelle.
Certains diront que c'est trop, moi je dis que ce n'est jamais assez. 
Mon cœur s'emballe quand je vais la chercher dans son lit le matin, mon cœur, s'emballe quand je lui tends son biberon et qu'elle me rend un magnifique sourire, mon cœur s'emballe quand elle danse sur du gradur , mon cœur s'emballe quand je la sens se coller tout contre moi pour un câlin d'une demie seconde, mon cœur s'emballe quand je la vois jouer au chat avec son papa, mon cœur s'emballe quand je l'entends rire, à vrai dire je n'ai jamais entendu plus belle mélodie. Et depuis peu, mon cœur s'emballe de l'entendre dire maman.




Je ne me lasserais jamais d'écrire ses mots d'amour pour ma fille. A toi Lou-Ann l'amour de ma vie.
16 mois.

Quand la varicelle s'invite à la maison ..

Nous sommes Samedi. Une semaine. Une semaine que Lou-Ann est malade.

Samedi dernier, un réveil inhabituel aux alentours de 6h30. Quelques boutons dans le cou. Verdict du medecin : Varicelle. 
Samedi se passe et dimanche aussi, quelques boutons. Vraiment rien d'affolant.
Si c'est ça la varicelle alors je suis sereine. Je dirais presque que c'est facile.

Lundi
 je rentre du travail, il est 9h15. Je découvre mon enfant, ma merveille. Les larmes montent mais je les retiens. Ce n'est pas mon bébé? son visage si doux, complètement défiguré par tous ces boutons. J'apprendrais plus tard que nous avons affaire a la deuxième poussée. Non des moindres. 
La fièvre accompagne les boutons, 39, les pleurs aussi. 
Nous désinfectons, on tente de soulager du mieux que l'on peut mais comment faire? c'est trop dur, elle se gratte. 

Mardi
Journée compliquée, de nouveau fièvre a 39, l’état de son visage et son corps se dégrade. Je n'y arrive plus, je craque, j'ai mal pour elle et je suis impuissante. 
La nuit qui suit sera tout aussi chaotique.

Mercredi
Je pars au travail a 7h. Je rentre à 9h15 et  je demande au papa de prendre la température : 40 ! 
Les plans changent, pas de crèche et papa restera a la maison. 
Oui, mais dans le doute j'appelle quand même le médecin, on m'a dit pas plus de 3 jours de fièvre. La secrétaire me conseille d'aller aux urgences. Ne pas pleurer. du moins essayer. 
Il est 9h40 et nous sommes pris en charge. "c'est une varicelle carabinée qu'elle vous fait la". Vous trouvez? je suis au 36e dessous.
Finalement environ 5 boutons sont infectés. essayer de ne pas culpabiliser, promis j'ai tout fait pour éviter qu'elle se gratte, et si elle gardait des cicatrices?  

Nous sommes samedi, je retrouve petit a petit son joli visage tout doux, son caractère aussi, elle sourit de nouveau. et elle mange. 
La varicelle c'est fait. on en sort fatiguée autant physiquement que psychiquement mais le plus dur est passé, et elle a relevé cette épreuve comme une chef.