mercredi 19 avril 2017

Quand des fois, je ne te reconnais pas.

21h23. Tu viens de t'endormir. Il aura fallu que je reste là à côté de toi. Je n'ose même pas me relever de peur de te réveiller. Je suis la, et j'espère que mes mots t'ont rassuré. "Papa et Maman font dodo dans leur lit et ils sont juste à côté, tu ne risques rien mon amour, on a bien regardé, rien ne fait peur dans ta chambre. Ne t'inquiète pas. Papa et Maman veillent sur toi". J'espère au fond de moi que cette nuit tu ne te relèveras pas. C'était bien trop facile. Tu ne nous avais pas habitué à ça. Deux ans de dodo sans aucun problèmes. Nous n'étions pas préparés. Que t'arrive t'il? Une crise à deux ans? Un chamboulement dans ta vie? Parle moi mon amour. Explique moi ce qui te tracasse. Et puis cette colère. Je ne te reconnais pas mon amour. Tu as toujours eu du caractère mais la tu sembles si fâchée. Tu me le dirais si je m'y prenais mal? Tu sais Maman t'aime tellement fort qu'elle peut passer à côté, alors dis le moi mon amour ce qui ne va pas. Il paraît que c'est normal, que tu te rebelles. Et ce soir je me suis fâchée, j'ai voulu te punir et tu m'as ri au nez. Encore. Alors je t'ai amené dans ta chambre et j'ai fermer la porte. Ton rire s'est éteint. Et je t'ai entendu, dans un un sanglot "Maman..." , et je ne te voyais pas mais j'ai imaginé ta détresse. J'ai imaginé ton visage apeuré, plongé dans l'incompréhension. Et j'ai compris que je m'y prenais mal.
J'ai compris que pour toi, ce n'était qu'un jeu, et que cette punition à été bien trop brutale. Je suis entrée dans ta chambre et j'ai vu ce regard. Tu semblais si triste. Alors en un regard on s'est compris, tu t'es levée et je t'ai serré dans mes bras, si fort. Tu as pris mon visage Dans tes petites mains et tu m'as embrassé. Il va falloir que je trouve le bon ton, La bonne solution pour t'imposer des limites mais je ne veux plus revoir cette expression sur ce si joli visage.
Est-ce ça être maman ? Passer d'un agacement extrême à cet amour inconditionnel en un quart de secondes ? Etre en colère et puis oublié cette colère grâce à ton sourire. Tes yeux qui me rappelles à quel point tu m'aimes. Alors si moi je suis en colère parfois, pourquoi toi tu n'aurais pas ce droit? Tu es la, je t'entends respirer. Je m'engouffre Dans ce tourbillon qui m'apaise. Ton odeur. J'ai oublié que j'étais fatiguée. J'ai oublié que j'ai peur que cette nuit tu te réveilles. J'ai oublié. Parce que toi tu es la, et j'oublie. Je me lèves doucement, je me faufile dans mon lit et puis je relatives, si tu as besoin de moi, alors je serais la, et je viendrais t'embrasser et te rassurer.
J'étais la quand tu étais un nourrisson, je suis la quand tu deviens une petite fille et je serais la quand tu seras beaucoup plus grande.
Après tout, c'est ça être maman.
Etre la et aimer.